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L’attaque de la synagogue de La Grande-Motte marque un tournant dans la violence antisémite

L’attentat contre la synagogue de La Grande-Motte (Hérault) marque un tournant dans la longue série d’actes antisémites recensés en France depuis la séquence ouverte par l’attaque – accompagnée de massacres et de nombreuses exactions – du Hamas palestinien contre Israël, le 7 octobre 2023, suivie de la destruction de la bande de Gaza en représailles par l’armée israélienne. Ces actes antisémites ont crû non seulement en nombre mais aussi en gravité. Pour la première fois, il semble que l’intention d’El Hussein K., l’Algérien âgé de 33 ans et suspecté de cet attentat, était de tuer des juifs.
L’augmentation des actes antisémites – en 2023, 1 676 actes ont été recensés, quatre fois plus qu’en 2022, et 887 durant le premier semestre de cette année, contre 304 à la même période en 2023, soit un triplement – n’est pas seulement numérique. Elle est marquée par un crescendo de la violence. Du tag sur les murs de synagogues et de commerces tenus par des membres de la communauté juive, on est passé à des agressions physiques, comme celle subie par Marco S., 62 ans, devant une synagogue du 20e arrondissement à Paris, le 1er mars.
Puis il y a eu l’incendie criminel de la synagogue de Rouen en mai et, enfin, le projet d’attentat à La Grand-Motte, samedi 24 août. Selon le ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, l’auteur présumé de l’attaque, qui était interrogé, dimanche, dans les locaux de la sous-direction antiterroriste à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), ne cherchait pas seulement à incendier la synagogue de la ville balnéaire, dans laquelle se trouvaient cinq fidèles, dont le rabbin : un drapeau palestinien ceint autour des reins et un keffieh sur la tête, il avait, semble-t-il, l’intention de s’attaquer à ceux qui auraient cherché à échapper aux flammes avec une hache, qui a été retrouvée non loin de là, et un pistolet, qu’il arborait à la ceinture sur une image de vidéosurveillance et dont il a d’ailleurs usé contre les policiers venus l’arrêter.
Cette intention terroriste a amené le Parquet national antiterroriste à se saisir du dossier, pour la première fois dans une affaire de violence antisémite depuis le 7 octobre 2023. Elle marque une gradation très nette dans la violence par rapport à l’incident jusqu’ici le plus grave : la tentative d’incendie de la synagogue de Rouen, alors vide, à l’aube du 17 mai par un ressortissant algérien en situation irrégulière, qui a été abattu par les forces de l’ordre lorsqu’il s’est avancé dans leur direction avec un couteau et une barre de fer.
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